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Blog de Lucie Santos

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Les belles histoires

Le 21/01/2021

Devoir

L’image d’un père

Dans le passé, qui n’existe plus qu’en évidence

Présence si douce qu’elle en devient dérangeante

Le droit à quoi

Quand tant d’autres sont si cruels

Le droit à quoi

Le droit de voir et d’écouter

Miroir

Besoin de distance pour laisser jaillir

Le soleil

Si cela n’est pas, cela se rêve

Les mains cherchant dans la fraîcheur du sol

Les jalousies et les mépris nourrissent

Le vent trop lourd,

Trop chaud,

L’ombre saine saisit le corps entier

Heureux désordre

Ils sont, exemples parfois, prédateurs parfois

Pleins d’énergies complexes à l’infini

Mais ils entendent et ils voient

A côté, nous, jardiniers oubliés

Bouddha moins cons Royaume des Cieux promis sophro yoga retour aux sources

L’espoir

De faire le monde sensé

Le monde nous le rendra, le monde nous le rend.

 

Peur

La peur

Que quelque chose bascule

Quand tout est en équilibre

 

 

 

Le fou

Il se sait mégalomane

Sans se savoir grand

Il croit choisir sa fascination

Insatisfait, enragé, est-ce que quelque chose pleure pour lui ?

 

Une belle histoire

Pour une belle histoire,

N’importe qui donnerait tout.

 

Jouer

Les formes délicieuses

Elles ne m’auront plus

Star-system kebab marsala les yeux la bouche

Avec la lumière et la caresse des sons des voitures

Je profite

 

Chanson

Les stances d’Alexis à l’existence

Au début c’était ça, tu avais raison

Les sages t’avaient déjà dans leur maison

Emporté par les dires

De ces sortes de vampires

Tu étais attentif, oui

Mais à chaque fin de phrase

C’était le pompon sur le gâteau

Qui faisait déborder le vase

Ah les stances d’Alexis à l’existence…

Donc tu t’es mis à bosser,

Pas plus ingrat comme métier

Que d’être son propre héritier

La méditation t’a formé

D’une croix d’or ton cou est orné

Et pourtant tes priorités

Sont claires comme tes chevilles embourbées

Ah les stances d’Alexis à l’existence

Tu as manqué la secte de peu

Qui sait, tu te sentais si vieux ?

L’urgence est devenue bonne amie

Tu sens la poésie éclore même chez mamie

Les lumières sont le luxe, et le nécessaire

La lumière onirique vient du système solaire

Ah les stances d’Alexis à l’existence…

Soudain, un baiser touche une main

Des corps s’enlacent et les draps murmurent

Pas question de remettre à demain

Non, ce serait vraiment trop dur

Alexis voit l’accès à l’excès désaxé de tas de taxes inexpliquées

Mais Alexis fait tout à sa mesure

Alexis rêve de murmures

Ah…

 

Lurgence

Le 01/12/2020

Laisser tomber la rose, puisqu’elle a fleuri. Laisser passer les tractopelles, un pas de côté spectateur. Laisser mûrir, laisser advenir, enrichir…

Laisser ressurgir. Dans quel décor, avec quel matériau, vers quel zénith…

Patchwork. Je suis ici et là. Au-delà des drames, des violences. Au-delà de ce qui est extriqué. Le physique rythme le passage des énergies, comme la sève circule dans l’arbuste élagué. Amour promis. Gérer l’espace avec les ombres et les lumières. La source intarissable de ce qui n’est pas encore. Plaisir. Plaisir à gagner d’être encore soi dans ce nouvel espace. Rencontrer encore et toujours en se faisant de la mémoire une amie. Pour la gloire d’honorer un rêve millénaire. Le rêve, peut-être le plus élevé, le plus sensible, le plus fragile, mais le plus doux…

Respirer. Respirer ce que tu ne connais pas de ton âme. Dialogue bouleversé, intimité hurlante, quotidien violent et pur. On se démène comme de beaux diables, et puis on revient à un nouvel essentiel. Le couple est le premier enfant, le premier jardin. Il pleure et il rit, il s’amuse et il est saisi d’effroi, et il joue, il joue, il joue. Ce qui paraissait impossible devient évident. La nature a horreur du vide. Je peux dire le noir et le blanc, ils resteront le noir et le blanc. En équilibre ou non. Je veux vivre l’aventure de l’équilibre. De la chaleur, des rires, des conversations à bâtons rompus. Une amitié tellement forte… Une douceur si tourmentée…

Ça va s’arranger. Je crois, je crois en beaucoup de choses. J’ai vécu des miracles, alors pourquoi ne pas vivre celui que j’ai cherché à alimenter tant que j’ai pu ?

Des choses concrètes, dit-on au théâtre. Ce que je te donne à ressentir n’est pas toujours voulu. Ce que je te donne à ressentir est l’expression d’une urgence, celle de ne pas te décevoir.

L’engagement fait vivre plus intensément. En arts comme en amour ou en spiritualité. Alors méfions nous de l’engagement, il demande un mental d’acier. Et puis évidemment de bien choisir. Nous sommes faits pour un chemin en particulier, et qu’il faut savoir partager. Voyager seul dans cette expérience est bien trop dangereux. C’est même maladif je crois.

La foi qui n’est pas partagée est délirante, la foi qui n’est pas utilisée est délirante. Avoir foi en l’amour ce sont des actes. Ce ne peut pas être abstrait. Mais on peut se demander où commence l’acte… On peut agir par le rêve, on peut agir par la pensée, par la création, par tendre la main, par offrir un café, par prier pour des gens que l’on ne connait pas… Je ne sais pas si on peut rester neutre par rapport à l’acte. Je crois qu’une énergie est ou bonne ou mauvaise, qu’un acte est bon ou mauvais. Je ne crois pas en l’entre-deux avec la générosité.

Après bien sûr qu’il existe la maladresse. C’est là que Freud me sert malgré tout à quelque chose, quand il dit qu’un « acte manqué est un acte réussi. » La maladresse suppose un trouble, une déception de soi.

Mais également un désir mal exprimé, une tentative d’aller-vers, ou quelque chose de mal digéré, mais quand cet état douteux devient trop important, alors on parle de justice. Et puis il y a ceux que je ne comprendrai jamais, les fous furieux. Les gens qui ont choisi l’ombre, et qui l’entretiennent gaillardement. Passons.

Ici dessin d’un chemin forestier au soleil, les pas écrasent les rayons d’une rousseur innocente, craquèlent les vies antérieures sous nos pas, l’air est frais. Les visages se baignent de blancs sourires, les mots s’échangent doucement. Les arbres puissants ou menus font le rythme d’une promenade, un passage volé à l’éternité. Rien ne va de soi, les doigts caressent les années sur l’écorce, on n’a pas grand-chose d’autre à faire que de s’émerveiller en silence. Les souvenirs viennent habiter le beau dialogue, une solitude partagée pour un silence grave comme un son de tambour. Avant cela la Nature était verte et tonique, elle ne pensait pas à toutes ces histoires. Le froid est venu arracher ses rêves de matin, à peine était-elle victorieuse que bientôt, elle tombait. Mais par-dessus tout le goût de cette histoire a nourri les promeneurs, elle a écarté bien des démons, la forêt est habitée d’une infinie superstition qui gagne en sobriété comme en joliesse grisée. Habillés, nous ne comprenons pas les racines. Nous ne comprenons pas la terre humide, le miracle. Et dans nos cœurs vibrent les chants de nos aïeux, aussi trompés que nous le sommes aujourd’hui. C’est une erreur, c’est l’aventure. Pourquoi ne déclarons-nous pas la flamme à cette forêt, cette flamme en qui tout réside ? L’essentiel renouvelé, les saisons perdent la saveur de leurs différences et la grisaille homogène parle de barbarie. Les animaux sont secoués. Les animaux se perdent. C’est le moment, le moment des anges, nous n’avons plus vraiment le choix ni le temps. Et de frapper au ciseau le refus de l’engagement, de frapper la désinvolture et le cynisme et la peur. Rêve, ce sera le début. Rêve, rêve et trouve ta parole, cela fera son chemin.

 

L'ennemi

Le 22/10/2020

Oui, un professeur a été tué alors qu’il n’avait rien fait de mal. Il a été tué à cause de la peur, de la pression que trop de gens ont sur le cœur. Ça a pété. Nous ne devons pas, surtout pas nous tromper d’ennemi. Le véritable ennemi n’est jamais physique. On peut tuer tant qu’on veut, la peur reste la peur, la vie continue avec son lot d’emmerdes, on trouvera toujours à sa porte des gens maladroits ou déçus, des comportements hantés par cette même peur, cette même peur qui est le véritable ennemi. La barbarie ne s’estompe pas en virant d’autres gens qui eux non plus n’ont rien fait de mal. Qu’ils viennent de pays où l’on vit avec des codes qui nous semblent arriérés, peut-être, mais s’ils sont là c’est qu’ils ont leurs raisons, et je crois, souvent des raisons respectables. La France est riche de son cosmopolitisme, je ne sais pas si les mariages consanguins vous font rêver, moi pas trop. Une chose est sûre, nous avons besoin de l’autre. Nous avons besoin de débats, d’oppositions, nous avons besoin de nous faire narguer, taquiner, moquer, nous avons besoin d’autres lumières sur les paysages que nous traversons, nous avons besoin de décalages, de pas de côtés. Nous n’avons aucun besoin cependant d’être torturés, mis à l’écart et violentés. Nous n’avons pas besoin que nos différences soient niées, le monde doit garder une part de folie, comme nous en avons tous besoin personnellement. Nous avons besoin de fantaisie. Mais que tout cela respire. Ne pensez pas qu’en éloignant des gens vous éloignerez votre mal de vivre. Nous avons à en découdre avec l’existence pour toujours. C’est sans doute pour ça que les musiques les plus belles se nourrissent d’exotisme, de nouveauté. Il faut aller vers l’inconnu pour se révéler.

Je crois que spirituellement, il ne faut pas tellement en attendre de la part des individus non plus. Là encore, il s’agit d’embrasser des questions, d’exercer sa créativité… J’avoue que je me rends compte que je ne travaille pas assez. J’en attends moi-même trop d’en haut, comme si je comptais sur mon désir pour acquérir un état nouveau et exceptionnel. C’est presque pathologique. Je dois faire ce qui doit être fait, j’ai appris à écrire, à jouer, à peindre, je dois m’y mettre. Et la loi de l’attraction fera effet, c’est logique. Je manque de compassion envers moi-même parce que je sais que je ne bosse pas assez. Si on se trouve sans talent artistique ou artisanal, il y a l’écologie, le service des autres etc. Il y a toujours un centre d’intérêt qui anime quelqu’un, n’ayons pas peur. Et même si les buildings sont immenses, même si Shakira est super bonne, même si les chevaux sont splendides et n’ont fait aucun mal à la planète, nous avons un rôle à jouer, chacun, allez-vous un jour piger cela…

C’est en nous débarrassant de la peur que nous construirons l’inespéré, que nous sauverons ce que nous croyions éteint pour toujours. C’est en ayant la foi en la fantaisie et en l’amour, l’amitié, que sais-je, c’est en voyant clair que nous éviterons de vivre une catastrophe de plus.

 

Jalousies

Le 02/09/2020

Je distingue deux formes d’orgueil. On peut être fier, ou jaloux. On peut être jaloux de tout, d’une autre personne, de ses propres rêves, de ses questionnements, de son succès, de ses défauts, de son talent, de ses failles… à l’infini, on peut être jaloux de tous sujets. Et cela est cause de souffrance et de maladresse.

Le gros souci, comme nous l’expliquent les sagesses orientales, le problème majeur de cette histoire est que l’on peut surtout être jaloux de son orgueil.

Si j’accepte de devoir toutes mes richesses au hasard, et que je continue à travailler comme on l’attend de moi pour le profit des autres, alors je profite de ces richesses discrètement, mais de façon bien plus intense. Si je suis fier, très bien, je crois qu’on doit être fier de ce qu’on représente, mais ce n’est que ce qu’on représente. L’orgueil sain est en travail. La jalousie verrouille les situations, si je débute une carrière dans quelque domaine que ce soit, et que j’assure à maximum, et que soudain je deviens jaloux de mon succès, je peux être sûr que je vais me casser la gueule. D’une manière ou d’une autre. Il faut traquer ses jalousies, si l’on patine dans la choucroute, c’est qu’il doit y avoir une jalousie qui encombre le passage. Ou plusieurs. On peut être jaloux de son passé…

Comment dépasser ces jalousies ? Je pense que le mieux est d’écrire là-dessus, de façon la plus simple possible. Allez à la chasse. Expliquez pourquoi, comment, quand ces jalousies sont elles advenues. Et n’en faites pas un drame. Posément, observez, froidement. Et notez de quoi vous êtes fier. Quelles parties de vous sont en action pour le bien des autres. Comment faites vous plaisir. Et organisez-vous pour inscrire ces actes dans votre quotidien, entretenez la machine. Ce peut être un travail en amont, préparatoire. A vous et vous seul de savoir quelle place cela prendra. Pensez à solliciter vos proches, pour leur tenir compagnie simplement, être là pour ceux qu’on aime peut être très motivant… A condition de ne pas les submerger de demandes affectives. Cela pourrait être, d’ailleurs, analysé avec le concept de jalousie : je jalouse mes relations affectives, donc j’en fais des tonnes et c’est le bordel.

Ça rejoint la loi de l’attraction, là où cela respire on ressent de bonnes ondes, quand le cœur est verrouillé il ne peut qu’attirer des ennuis. Il faut savoir ressentir physiquement ce repli sur ce qui ne demande qu’à vivre, à s’exprimer librement. Oui, si je suis jaloux ça veut dire que j’interdis quelque chose de généreux et de naturel. Ça se sent physiquement, au niveau du cœur. Il faut penser éventuellement à user d’un peu de dérision aussi, pour ceux qui ont ce talent ça peut être un excellent outil. Haha.

Nous avons reçu de la nature les qualités nécessaires pour braver les obstacles qui nous sont personnels. Je parle des obstacles intérieurs, je ne dis pas qu’une personne vivant dans un camp de redressement en Chine doit péter la forme parce qu’elle a compris l’essentiel, bien sûr que malheureusement il existe des cas de force majeure. Je ne sais pas quoi dire à propos des gens qui vivent la torture. A part que ça ne devrait pas exister. Nous ne sommes pas faits pour plonger là-dedans. Il y a certaines transes qui peuvent être bien vécues, l’ivresse aussi peut être bénéfique, mais le sadisme tortueux n’est pas fait pour l’homme. Je tiens à croire qu’un jour ces horreurs ne feront plus partie des coutumes humaines. Un jour nous aurons assez évolué pour éviter cela. Je pense que nous sommes dans une sorte de transition, une forme d’évolution. Je ne sais pas laquelle exactement mais je crois que nos prochaines générations devront en bouffer, de la méditation. Méditation, prière, création. De façon encadrée, je ne vais pas me répéter…

Que s’est il passé sous le régime Nazi ? Quelques hommes haut placés ont déliré ensemble, cherchant à travers une fascination pour l’enfer une raison de déraisonner. Une excellente raison de déraisonner : au nom d’une souffrance enfouie au plus profond d’eux-mêmes, il fallait crier. Hurler la haine d’une injustice perdue. Le grotesque a pris le pouvoir. Des tas de gens croyaient se sentir lavés par une orchestration venue d’en haut. Même s’ils sentaient bien que quelque chose n’allait pas, mon Dieu, ils appliquaient la torture, la torture était devenue une mode. La torture était devenue une sorte de chemin, ils croyaient braver cet enfer, cet enfer, celui que tous croient connaître moi y compris ; nous connaissons tous notre enfer et là, il a vraiment pris forme. Bravo les gars. Une sensation de vertige immense. Le monde entier est sonné : le pouvoir est capable de tout. Le pouvoir peut nous utiliser comme des pions, faire perdre la raison à des millions de gens. Et il y a là non pas une puissance monstrueuse, mais bel et bien une sottise désastreuse. Nous avons fait une énorme marche arrière. La plaie n’est pas cautérisée. La fascination qu’entraîne cette saloperie n’est due qu’à une certaine propension à vouloir justifier une haine de soi, une façon de ne pas trouver sa place dans ce monde. On ne veut trouver sa place alors, que dans quelque chose de terriblement intense, ben oui, mais l’intensité souhaitée est en réalité au fond de nous, pas à l’extérieur. La dictature a cela de particulier : elle façonne le monde comme un abruti voudrait qu’il soit, et le malheureux croit se laver de ses pêchers, il mélange affect et travail, ça ne fait jamais bon ménage. Le changement dont nous parlent les politiciens encore aujourd’hui, c’est le changement dont nous savons intimement qu’il doit être fait au fond de nous. Nous n’arrivons pas à tourner la page, cela commence à devenir franchement dangereux.

Même un artiste ne doit pas mélanger travail et affect. Rilke disait que le poète devait assumer une « solitude infinie ». Si l’artiste travaille dans la séduction, il se plante. Si son travail est encombré par un lien épais, nous revenons à la jalousie, il devient maladroit. L’Europe et le monde ont payé cher la jalousie d’un enfer brûlant dans un improbable inconscient collectif. « C’est mon enfer !!! »

Victoire. Je ne sais pas ce qui a conduit tant de gens dans cette piteuse jalousie. En tous cas elle est toujours là, c’est terrible… Tant de souffrance…

Certains vous diront qu’ils se portent comme un charme tout en cautionnant des thèses racistes et xénophobes. Peut-être, mais ils sont comme des lionceaux adoptés dans une maison, s’ils retrouvent un instant leur instinct sauvage, ça va faire beaucoup, beaucoup de dégâts. Ces gens qui avouent sans complexe qu’ils veulent du mal et de la violence pour telle ou telle raison, écoutez, ces gens ont grandi dans ce monde, non ? Et dans ce monde tous savent, parce qu’on leur a rabâché maintes et maintes fois qu’être violent, eh ben ce n’est pas sympa, et il ne faut pas voler ni tuer ni violer ni trop crier, enfin nous sommes façonnés par ces repères, on ne peut pas passer à côté que je sache. Alors qu’on ne vienne pas me dire que ces gens sont sans complexes. Ils sont ou de véritables tarés ou des faux calmes, des gens qui attendent l’heure où ils vont décompenser. On ne cultive pas la haine sans ennuis. On ne cultive rien sans réponses.

Après le nazisme, il est parfaitement logique que le cynisme ait gagné les citoyens. Que va-t-il se passer maintenant ?

Et pourtant je ne peux pas fermer les yeux sur tout ce qui promet autre chose, on prend quand même conscience qu’on peut secouer le pouvoir, qu’on peut agir pour maintes et maintes causes, c’est comme si une douce révolution était en train de fleurir. On rit ensemble de ce foutu Covid, on rit de tout un tas de choses sur Internet, c’est un outil fabuleux si on oublie toutefois les dégâts environnementaux qu’il provoque, c’est un outil avec lequel on peut s’exprimer, se prendre la tête, créer, apprendre mille choses. C’est un outil de contre-pouvoir, il alimente le débat et je pense que, quelque part, il nous unit. Les internautes se trouvent un peu comme les gens en psychiatrie : ils SAVENT qu’ils ont un souci avec la vie. Ce peut être une grande force. Alors au lieu d’attendre sa décompensation avec impatience, en se disant qu’un jour il y aura une justice qui tombera du ciel et qu’on deviendra Shakira, observons, démêlons ce qui advient. Il est difficile d’opter pour une victoire intérieure au lieu d’un coup de force extérieur. C’est dans ces moments, où nous avons ce choix à faire, que notre sens esthétique joue beaucoup. Il faut apprendre à admirer des choses simples. Il faut apprendre à se laisser séduire par des évidences, à trouver un intérêt dans des propositions plus généreuses. Un trésor dans des élans de compassion. Et donc je dois aller faire des courses… 

 

Le matin

Le 19/08/2020

Quand la douleur est là, physique, importante, on ne peut rien contre. Mais il se trouve que, selon notre finesse de ressenti la douleur peut prendre immensément plus de place, dans le corps et dans le temps. Tout le monde ne trouve pas son essentiel de la même façon. Par superstition, par violence psychologique, par soucis non résolus on a plus ou moins besoin d’être rassurés. S’il m’arrive qu’on me coupe un bras, je peux souffrir en amont en pensant que cela peut m’arriver. Je souffre évidemment le martyr pendant l’exécution, mais après il m’appartient de savoir si je veux croire que le bras repoussera comme par magie. L’autre option est de ne m’attendre à rien de particulier, et même, de considérer que la joie se trouve partout, partout où elle peut supplanter l’ego.

 

La joie se trouve après avoir fait de l’exercice, après avoir dépassé quelconque douleur, quelconque dispute, quelconque ennui. La joie se trouve dans le travail appliqué. La joie se trouve dans l’évidence, dans la régression, dans la foi, dans la bonne surprise, dans un léger doute, dans la vengeance.

Et si la Nature est bien faite, on peut observer que l’âme trouve la paix dans la compassion, la compassion étant la seule forme d’amour qui ne soit jamais déçu…

 

Mais pour avoir de la compassion il faut trouver une raison à cela, donc ne pas avoir fait trop de dégâts. Plus on use de violence, moins la compassion est possible, évidemment. On se regarde et on voit, on voit tout ce qui est ridicule, pathétique et ce qui promet de changer.

 

Parce que là où il y a du grotesque il y a promesse d’évolution. Souvent c’est même cela qui fait le plus mal.

L’essentiel alors ?

On a besoin avant tout de respirer. La respiration est la base de notre vie. On tient vraiment peu de temps asphyxié. Ce doit être une leçon pour tout ce que nous entreprenons, quoiqu’on fasse d’important, tout doit respirer.

Je crois que tout le monde voudrait partager ce qui le fait vivre mieux. Et de mon côté, je pense que tous devraient être auteurs. Auteurs pour capter le néant, c’est très difficile pour moi de retransmettre ça : je ressens le néant et je le laisse s’inscrire dans ma situation. Ça parait abscons, j’en conviens. C’est un peu comme un nuage, quelque chose qui n’a pas encore de nom. Mais cette image me rassure énormément. Une promesse, je parle beaucoup de promesses…

Une façon de me dire que ce n’est que de la matière. Le plus beau cadeau que l’on puisse faire à un poète, c’est de lui donner un travail à sa mesure. La plus belle chose que puisse faire un poète c’est de réduire un travail à sa mesure.

 

J’avoue que j’ai du mal à concevoir une vie sans écrire. Je ne sais pas comment font les gens qui n’écrivent pas, je suis triste pour eux alors qu’ils n’en n’ont peut-être pas besoin du tout, je ne comprends pas.

Comment aborder cette vie sans y répondre…

Nous sommes fichus très différemment les uns les autres. Ce n’est pas facile de vraiment tendre la main, simplement être là pour un sourire…

Nous n’avons pas le même essentiel, d’accord. C’est incroyable. La politesse, peut-être. Peut-être que la politesse nous lie de façon universelle. Même si les codes ne sont pas les mêmes, la politesse peut toujours se négocier ou se deviner, elle peut même devenir élégance ou politesse du désespoir…

Observer et dénouer. Je ne voudrais être qu’observer et dénouer. Parce que je souffre souvent quand l’ambiance change ou se dégrade, je sens ce genre de choses assez violement, et j’ai développé des outils qui me permettent de garder le cœur léger, en plus des psychotropes…

 

J’essaie de ne pas me polluer avec ce que disent les maîtres à penser, d’ailleurs ils prétendent de ne pas dicter quelque comportement que ce soit, ou en tous cas ils prétendent vouloir la liberté et l’amour inconditionnel pour tous. Tous les chemins mènent à Rome et je ne fais de mal à personne intentionnellement. Je me sens plutôt bien et le mieux est l’ennemi du bien. C’est assez difficile de dire cela aussi. Enfin. Travailler sans relâche… Mais respirer.

Bouh.

Bon d’ailleurs qu’est-ce que ça veut dire que le mieux est l’ennemi du bien ?

Ça veut dire qu’il y a des sommets que nous n’atteindrons jamais, on fait au mieux quand on est honnête. Si on fait au mieux, on peut être sûr qu’on atteindra SES propres sommets, mais sans doute pas ceux des autres. Et tant mieux, ça fait plus joli. Je disais il y a quelques années que la culture n’était pas une question de niveau : elle plait, ou elle déplait. Notre culture est toujours une forme de plénitude que nous soupçonnons plus ou moins. Nous sommes capables de tout, tant que nous n’avons rien fait. Et pourtant nos silences sont aussi bavards que nos pensées, nos œuvres rencontrent tant de gens, nos absences sont aussi éloquentes, alors je parle beaucoup oui, mais vous aussi.

Le travail consiste entre autres à prendre conscience de tous ces discours, toutes ces expressions, et à en devenir de façon plus en plus claire les auteurs.

Conscience et confiance…

On en revient à ranger sa piaule.

 

 

 

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