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Blog de Lucie Santos

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Moi

 

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Blanche

Le 21/03/2017

Comme cette cathédrale est chaleureuse

Blanche et solide, malheureuse

Isolée de l’idée de l’être

Je ne voudrais pas lui écrire une lettre

 

Elle a vécu dans ma tête et mon cœur

Dans d’inutiles rêveries comme le songe des louves

Cathédrale de pierres et idées de bonheur

On se réveille heureux quand nos cœurs se couvent

 

Que dire quand le temps est injuste, avec la force des années

Que faire quand la folie des hommes nous a ligotés

Comment oublier ce qui pèse tant d’absurdité

Monuments aux forts, accueil des miséreux

Les siècles ont forgé de mauvais pieux

 

 

La toiture est terriblement bleue

Bleue aussi bleue que l’harmonie des vitraux

Le soleil fait vivre les justes et les faux

Le zéphire est doux et bon, on est au milieu

 

Bien que les vents érodent la foi du charbonnier

Moi je l’ai, la foi éclairée

Et ma cathédrale imposante et liliale

Douce et généreuse, presque normale

Garde sa magie entêtante

Sa fantaisie toujours présente

 

Pourtant la solitude violente

En cet hiver nous houspille et nous hante

Un cœur gros comme ça qui en a dans le ventre

Edifice vexé jusqu’en l’an quarante

 

Au clair de lune elle brille sans le savoir

Comme s’il n’y avait plus d’histoire

Comme si la beauté trompait la beauté

Vénus fardée de tristesse, par hasard

 

Les trésors de l’exercice

Repeupleront le bel édifice

D’amour et d’amitié

Des preuves de confiance ne pourront tricher

 

Chouia

Le 21/03/2017

Un chouia

Juste un chouia

Pitié

Mais rien d’autre

Pitié, ou je me vautre

 

Tout autour du point noir

Sur le nez au miroir

La lumière blanche s’amuse

Comme la croisière et ça use

 

Un chouia

Juste pour ça

Rien n’est plus grave que l’instant

Où je me lave les dents

 

 

Instant présent mon œil

Instant présent cercueil

Le temps du chouia

On s’enroule dans les bras

 

Les ronrons du chat

 On oublie les achats

Libérez-moi

Des ficelles à chaque pas

 

Des ficelles émirats

Des ficelles des papas

Des ficelles des mamas

Mes chéris et moi

 

 

 

Un point blanc pupille

Une lumière utile

Le portrait tranquille

Un chouia

 

Née nerveuse de Nevers fait des vers

Fiévreux faits divers en été

Entêtée tétant tant et tant

Vile croisière, la tête de… ma race

 

Un paysage est un paysage

Et les sentiers sont plus sages

Par ici

Quand il y a de l’eau tu nages

Quand il y a de la terre aussi

 

 

Un chouia, un chouia

Moi je ne vois que ça

Tout entre les vertiges

L’absence te dirige

Enchaînés les premiers pas

 

 

 

 

Eloignés

Le 15/02/2017

Par amour
le scandale, le vrai scandale

Les chaînes de la haine
Qui s'exhibent comme éternelles et universelles

Pèsent assez lourd, mon amour

 

Quand ils nous traînent dans les images

Plus fortes que les pastels de nos conversations

Et par amour je mets fin à cette éternelle nouvelle

Qui est de contempler nos courbes, nos enfants

Notre maison

Notre voiture

Pour sûr il devrait y avoir du sauvage

Plus de sauvage dans l’animal du Monde

Mon amour

Pour que nos doux liens n’alourdissent pas le poids d’être citoyens

Pour qu’être citoyens, cesse d'être un fléau
Au point 
Au point que je te laisse ma liberté
Que je trouve un peu de la mienne


Face à ma liberté, mon amour
Ma liberté c'est tout ce que nous avons appris
Tendre blessure
J'appartiens à un peuple qui s'avoue si volontiers être bassement manipulé
Que veux-tu faire ?
Frappe, frappe à leurs portes, et dis-leur que l'heure est grave : alors ils sortirons leurs armes.
Amour, j'ai pourtant tant d'espérance...

Je ne peux pas t’aimer alors que je suis déjà esclave

Esclave du mauvais temps.

 

Hommage parano au voleur de feu

Le 28/01/2017

Vois : tu nous as plongés, comme masse stupide dans

Le hoquet étouffé de ta poitrine, extatique et souverain. Nous ne pouvons pas attendre le repentir, nos pieds brûlent et leurs chairs restent surprises à jamais. Là où tu as mis ta main sage ne poussent plus que les torsions souffrantes de la Terre malmenée. Car la fumée entache le ventre de la Mère, et la peur est une coutume que nous avons apprivoisée. Elle jure comme un enfant, fier de dominer un instant les bonnes mœurs. Elle cherche à déborder mais les parois, virtuelles, ont rendu fou le vieux docile qui errait dans nos délires. Mentir n’est plus. Les premiers à jeter leurs armes pourraient-ils jouir de leur mérite ? Qui a la foi ?
 

 

Toi, la foi, tu l’as foutue dans un parc Ikéa. Et nous, nous sommes devant à la lorgner, à constater qu’elle a grandi, qu’elle ressemble à sa mère, on veut qu’elle nous fasse des risettes. C’est une enfant gâtée.

 

Tu as mille fois fait le tour et mille fois tu as vu un nouveau paysage, scrutant le plafond, les murs, le chat qui dort, le chat qui s’en va, les stores stupides et l’impatience sensuelle des beaux jours. Tu as tué le temps, plus personne n’attend de réponse à tout cela. Les plus dangereux crachent, avoue que tu étais en colère, et que tu ne connaissais pas son ampleur, ni sa portée. Tu étais tellement exigeant, tellement téméraire concurrent des plus idiots, voilà, tu as gagné. Tout le monde se sent perdu et ça a l’air magique. Tu savais, quelque part en toi tu savais que les curieux en prendraient pour leurs grades. Tu pensais peut-être qu’il fallait crier ton nom pour qu’on entende en écho la liberté venir à nous. Mais l’hydromel a tourné : tu disais t’ennuyer en plus de ça.

 

La vieillesse, je ne sais pas quel rôle elle a joué chez toi. Pour sûr, tu baignais dans la folie de Dieu dont parlaient les Corinthiens, oui, tu étais un exemple de folie, tu es sûrement un fou éternel, un juste, un moderne que sais-je, tout ça n’explique pas que tu continues à nous troubler, à secouer nos fragiles consciences pour rien. Je n’ai pas de colère, la colère est une chose qui s’installe-souvent. Avec toi je m’agite, je cherche, je me débats, je fais un voyage ridicule et enfin je me sens hors sujet. « La clé de l’Amour », tu disais. Tu disais l’avoir trouvée.

 

Mais c’est bien normal qu’on prêche la fantaisie qui nous sauve de tant d’impasses et de malheurs. Je pense que Jésus lui-même aurait approuvé, si ce n’est fait. Pourquoi tant de laideurs sur nos tombes ? Pourquoi ne pas entourer nos morts de couleurs vives, de pastels doux, d’animaux ou personnages sculptés ? Pourquoi nos politiciens ont-ils ce visage tendu, obséquieux, pourquoi cette absence de mesure et de simplicité ? Parce que tu nous fous les jetons ! Parce que Monsieur nous prend de haut, qu’il a raison et qu’il nous le prouve : la corde au cou, quoi. Et si encore tu étais seul. Mais il y a eu Céline, il y a eu Karajan, Hitler qui aurait dû, mais vraiment, devenir peintre. Combien d’artistes perdus dans tes chemins de petit poucet rêveur, les cailloux sont partout, la belle affaire. A tes pieds, d’autres génies font dogme, autorités enkystées, finalement ils sont pléthores à décourager le débutant que nous sommes tous. « Je » est infernal.

 

Merci pour le doute. Parce qu’il s’agit d’un doute qui fait sens, qui parle, qui reste doux malgré tout… Mais j’aurais préféré un futon en plumes d’oies. On avait besoin de voyager, bien sûr, merci encore. Mais pour cet affolement mozartien, tu sais, la chute qu’on croit plus rapide qu’elle ne l’est tout-à-fait, juste le temps de se dire -ah finalement non- on s’en serait bien passé. Mais l’un sans l’autre est impossible, et tu es fatigant.

 

Quand une image m’interpelle, je la saisis au vol, je la détaille, donc je crée de la fantaisie, je donne de ma personne puisque je crée de l’objectivité, ma paresse me lâche, je deviens tendre avec mon sang. Je me sens ailleurs, vient une autre image, je l’accueille et fais lien avec la première, j’en tire des conclusions pittoresques. Le poème se fait et je reçois des enseignements à propos de mon comportement et si tout va bien, j’entre en empathie. Je n’ai pas peur des couleurs qui reviennent chez moi, je n’ai pas peur de parler de ce qui est nécessaire chez ceux que j’aime, d’ailleurs je fais un portrait. Blonde insupportable comme mon pantalon, lui-même est un peu plus grotesque que ma coupe de cheveux. L’autre au milieu est découragé, tout va très vite et j’embrasse une guenon, croyez-le ou non. Tout ça dans un même paquet, l’horreur était une tête d’épingle quand je fréquentais les cours préparatoires. La honte, la honte quand les Dieux sont rabat-joie.

Pourtant suintait, tranquille, la tendresse plus vieillie encore que certains tableaux de Renoir. J’ai des relents d’un mauvais plat, je savais bien que je mangeais déjà trop.

Et puis tu as répondu. Avec quelques autres qui m’avez suivie. Mon instrument fétiche est la guitare électrique, et ce n’est pas pour rien. Un jour je serai simple comme bonjour.

 

Oh, comme c’est simple, d’ailleurs. Comme cela est inédit. Comme cela ne prouve rien, comme cela est fou, plein d’appréhensions, et sans déceptions, toujours, toujours cet esprit différent, toujours une exigence respectée, un cheveu de dialogue, vibrant sur de l’eau… C’est le début de quelque chose qui est toujours là, et si je doute, je sais la chanson du doute. Ses yeux me disent plus que ce que je connais, et le cœur, le cœur fera son temps. J’espère avoir la tenue de mon jeu. Pour sa gentillesse, ah, sa fantaisie. Sa fantaisie, et ça ira.

 

Quand on n’a pas senti la nappe blanche dévoiler un visage familier, on compte les points de l’absence, bêtement. De l’or est parsemé sur nos silences, nous serons plus complices avec l’exercice. La norme nourrit nos décalages mais beaucoup de décalages sont interdits, et pas seulement les plus mauvais. Que dire de mon expérience sinon que j’ai laissé place à l’évidence, comme je le voulais… 

Je n’ai rien réussi vraiment. J’ai partagé des satisfactions, heureusement pour moi, mais je connais toujours, du monde, énormément d’absurdités. Même à ceux qui rêvent de changer leurs vies, on leur recommande d’entrer dans l’armée. Est-ce qu’on n’y est pas déjà tous, dans une certaine mesure ? Tous jouets de ces braves gens qui se cachent à peine, quant à leurs scandales si tristes, c’est même devenu pire que tout cela. Est-ce qu’on se penche encore un peu, voir ce que nous promet Narcisse ?

 

Toi qui as l’âme chérie par tes meubles, l’ironie d’un vieux crabe et l’orgueil bien pourris, je te tends l’oreille et j’entends un silence à peine encourageant. Quand vas-tu réunir tes collègues pour planifier une redistribution des richesses planétaires, quelque chose de nouveau, tout le monde te tanne pour que tu commences quelque chose, quelque chose qui corresponde à un tout petit peu d’empathie, oui, un décalage, le début d’un dialogue, une boite à idée, une poubelle de table…

Rimbaud. Nous avons tous au moins un petit syndrome rimbaldien. Un pouvoir aussi puissant que rentré, presque prude et déchaîné, révolté contre l’injustice et l’incapacité totale de répondre à des alertes toujours plus graves et plus obscènes, la simplicité nous fait rêver parfois jusqu’aux larmes. Nous voudrions pouvoir donner des mots d’amour, mais surtout sans tisser encore des liens inextricables pour, encore une fois, perdre une si précieuse liberté.

La violence des mots nous ravage, celle des faits nous aveuglent et nous faisons la guerre comme des ignorants. Pourtant, face à la souffrance, la morale se lit clairement et sans pièges. Notre corps se nourrit de nos idioties et de notre mépris pour la faune et la flore, nous en tombons malades alors nous recherchons à nous guérir par… La chimie. Pour bien dire je m’éloigne. Nous jouons la comédie dont nous croyons qu’elle est acceptée par le monde, et non seulement nous avons le droit, mais c’est tout à fait indiqué. Question d’harmonie.

L’harmonie ? Ah ! Non, là il y a une couille dans le potage. L’harmonie saisit le candide, la plume qui voudrait la dire tomberait sa fleur.

Est-ce que, chez moi, au plus douillet des désirs, je peux m’endormir comme si ma nuit était vierge de lendemain ? Pourquoi cette torture au petit matin, cette absence de langueur soudaine, cette injustice finalement, puisque j’ai si bonne volonté ? Pourquoi pas de sentiment que les oiseaux murmurent pour accueillir mon lever ? Un rayon de soleil ? J’ai beau prier, méditer, remettre ma sonnerie à plus tard, c’est presque toujours une corvée d’aller voir le jour. Pourquoi ? Est-ce que je me trompe ? Est-ce que mon passé me retient ? Est-ce qu’il manque un pardon, un silence ? Est-ce que l’évidence que j’ai fini par accueillir m’en fait payer un prix-je deviens stupide. Est-ce que tout le monde connait vraiment ça ? Je ne sais pas.

Mon sommeil exprime le désir d’une paix et d’une justice universelles. Je supporte mal de vivre finalement plutôt bien quand mes semblables-je veux dire, les humains, sont devenus fous. Je supporte mal les délires des autorités. Je supporte mal l’incohérence totale de ce monde devenu si savant. Je supporte mal la violence qui gagne les états unis. Très mal. Je supporte mal que beaucoup de gens très intelligents deviennent désespérés ou idiots ou fous, alors que le voyage inverse soit quand même rare. Je supporte mal de prendre des risques en disant l’évidence. Je supporte mal tout ce bruit, ces coups de théâtre, ces « non-évènements », et cette éternelle « malnutrition ».

Je voudrais du calme, de la logique, de la légèreté, de la plénitude et des badinages, des informations intelligentes et véridiques, une politique digne de ce nom, une mémoire sacrée, et que nous tombent dessus, en matière de souffrances, seulement celles qui sont inévitables. Et je continuerai à rêver, parce que le rêve n’est pas une compétition, mais un doux voyage qui donne toujours de quoi se tromper.

 

Nous sommes ce que nous comprenons. Je suis nature, culture et pollution. Jamais, je crois, il ne me manquera une de ces composantes. Si je peux les dominer par l’exercice, je n’en n’aurai pas toujours l’énergie. Quant à la merdeuse qui me regarde de traviole, j’aimerais bien l’y voir.

 

Je sais que j’ai vécu du grotesque, j’en étais consciente au moment même. Mais je préférais retourner cette violence contre moi en me plongeant dans des difficultés horribles. Comme si j’avais un prix à payer. J’ai ENORMEMENT souffert à Quissac. Je crois que c’était ça, mon enfer. C’étaient comme des missions qu’on me donnait. Et je mettais le Dawha. Donc, à tous ceux qui se permettent de me juger, je demande pardon, mais il faut bien traiter ces problèmes une fois qu’on a la tête froide. J’ai longtemps été victime d’une honte très forte. Je vous en prie, laissez-moi le loisir de raconter tout ce que je veux, tant que je… Tant que je veux, ou alors écrivez sur la fierté de vos actes sublimes. De vos vies logiques et normales, du bien fondé de vos colères, de votre complicité naturelle avec les surdoués. Allez boire une bière.

 

 

 

 

 

Encadrer

Le 25/01/2017

 Je ne peux pas

Encadrer

Enfermer feux et fumées

La braise des mots

Silencieux

Sur le front d’un cœur d’enfant

Les yeux séduits par ce qui n’est pas encore

Mon pays meurt

A coups de hurlements.

 

 

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