Pense Yoga. Le son de la corde que l'on tend. Si on tire trop, la corde se déchire, si on ne la tire pas assez, elle ne sonne pas. Penser yoga, qui signifie en Indien « épreuve ». Sentir son cœur sensible et jamais meurtri ou, en tous cas le moins possible.

La mesure est yoga. Si tu suis la volonté de Dieu, il ne s'agit pas de la tienne. N'agis jamais comme si tu savais ce qui entoure la vie, son passé et son avenir. C'est te poser devant la puissance du Verbe qui ronge ton univers. Peu importe que tu donnes la mort à quelqu'un entrain de changer pour qu'il donne le meilleur de lui-même ou à quelqu'un de réellement nuisible. Dieu n'a pas besoin de masque. Dieu n'a pas besoin d'aide. Il n'y a que toi qui saches réellement ce qu'il attend de toi. Si tu veux participer à des mouvements collectifs efficaces, alors tu n'as qu'à réaliser ton univers. Jardine et agis. Médite, fais du théâtre, enseigne dans les ZEP, fais du sport.

L'enfant a le devoir de convaincre ses parents qu'il peut se débrouiller sans eux. Nous sommes comme les enfants d'une famille particulièrement cruelle. Nous avons le devoir de leur prouver, un de ces jours, que nous pouvons nous débrouiller sans gouvernements. L'amitié est une arme redoutable. Et s'il en est besoin, nous graverons nos droits et devoirs dans la pierre et veiller qu'elle soit éternelle.

Pourquoi jeter de l'huile sur le feu ? C'est utiliser la force des faibles que de tuer. C'est ajouter du stress qui engendre les comportements que tout le monde décrie. C'est une mégalomanie bien enkystée que d'imaginer qu'en tuant les personnes toxiques on sauvera le monde. Mais ce qu'on appelle « Le Monde » est devenu depuis quelques temps l'univers. Il faut en faire une bonne chose. Utiliser des segments d'utopie, surveiller une laïcité qui se fasse le squelette et l'esprit de notre façon d'habiter cet univers. Je répète que face à la souffrance, la morale est universelle.

Que signifie cette parole ? Nous fuyons la souffrance, et nous avons raison. Mais n'en crachons pas les œufs comme le font les cafards. Nous devons aussi faire en sorte de guérir et faire guérir. Mais ce n'est pas réaliste de s'imaginer « de passage », ce sont les passages qui nous traversent. Pense yoga, pense physique, monde physique, limites de ton esprit, limites de ton humour... Pense yoga quand tu laisses sa place à l'évidence...

La bonté ne triche pas. Pense premier degré, pense ce que peut taire ce sourire à la con...

Limite-toi dans l'acte. Et puis, surtout, la vie continue.

Je sais à qui je parle. Je parle à la personne que j'ai été avec certaines personnes ou animaux. Je parle à cette âme en détresse qui jouit d'une intelligence brouillée, un pouvoir sur ceux qui croyaient en moi, pour ceux qui ne comprenaient pas et souvent parce qu'il n'y avait rien à comprendre. Je parle à cette pauvre conne qui avait besoin que ça pète, qui était capable de saliver devant un gros porc qui voulait la filmer à poil...

Je parle à cette pauvre gosse qui n'avait pour stratégie que d'exhiber sa solitude pour séduire une bonne âme. A celle qui ne se coiffait jamais, qui arrivait toujours en retard, qui faisait chier tous ses profs, qui faisait le clown avec les potes de son père.

Je parle à la solitude. C'est pour ça que je rigole du désolant, de l'injustice, de la bêtise et de la haine, tant que je peux. C'est que j'ai testé pour vous. On parle beaucoup de « créer du lien » et c'est très important, l'époque n'est peut-être pas si abjecte...

Je ne vois pas tout-à-fait ce qu'il y a derrière mon dos ; comme je ne connais pas l'au- delà de ma conscience. Je ne vais pas m'amuser à tourner ma tête à 380 degrés pour voir quelque chose dont, en général, je me fous.

On peut être fasciné par certaines choses en en étant conscient. Mais nous sommes faits de façon si bizarre qu'il y a toujours une parcelle de note âme qui se ballade là où on ne voudrait pas. La souffrance est comme quelque chose qu'on dénoue. Dans l'acte, tous nos désagréments ne font plus qu'un et on peut se battre avec ce « seul », on peut gravir cette montagne. Dans le quotidien, on peut prendre par habitude de vivre des émotions douces -si toutefois on vit à la mesure de son intelligence.- Penser c'est bien, mais la science doit descendre dans le corps. Le quotidien est aussi important que l'amour.